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Paradoxes

Remplaçant permanent

Après 15 années passées dans l’économie sociale et « forte » d’un burn-out, j’ai décidé il y a peu de renoncer à ce travail, certes porteur de sens, mais épuisant.

En guise de test, et parce que je veux toujours voir de mes yeux, j’ai accepté d’intégrer une entreprise « classique » de l’économie traditionnelle. Autrement dit, une entreprise qui a pour objet premier d’enrichir ses actionnaires.

Drôle de choix.

A ma décharge, le recruteur s’est démontré tout à fait exceptionnel.

Maintenant je peux effectivement me targuer d’un « j’ai vu de mes yeux ».

Dans cette boîte où les cadres ne sont que des hommes et les assistantes que des femmes…dans cette boîte où hurler semble être une technique de communication qui fonctionne puisqu’elle perdure dans le temps. Dans cette boîte où le directeur veut être informé si quelqu’un rapporte des croissants mais envoie sa secrétaire récupérer son petit péché mignon sans se montrer ni bien sûr, remercier. Dans cette boîte où les négociations financières sont rêches malgré les millions qui coulent à flot. Dans mon petit esprit sans doute naïf, j’imagine toujours que quand on est millionnaire, on a les moyens d’être calme, apaisé, de prendre les choses tranquillement.

Bref, disons que j’avais déjà deux ou trois arguments pour être agacée en cette fin de semaine.

Du coup, je me dis, Chuchu, il est temps de chercher ailleurs, revenir à tes premiers amours, contribuer à créer le monde dans lequel tu as envie de vivre et plus accepter, en silence, un monde qui détruit. Car maintenant, je le vois de mes yeux, des gens sont détruits.

Donc ce matin, je me cale sur mon site d’annonces favori et que vois-je ??? Un poste intitulé « remplaçant permanent » et un second d’assistant de direction dans une entreprise dont le nom est tenu confidentiel mais on sait que le poste se fera quelque part dans le pays.

Qui veut vivre dans ce monde-là ? Y a t’il réellement des personnes qui postulent sur ce type d’annonces qui présagent un grand respect des collaborateurs ?

Petit Max, où es-tu ?

Alors je me suis assise et j’ai commencé ce blog.