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Bouger les lignes

12 Septembre

Je ne veux surtout pas généraliser et stigmatiser ces entrepreneurs qui réussissent. Bien au contraire, en règle générale, je les admire. Je caresse même le rêve de devenir une des leurs.

J’ai eu la chance d’en côtoyer de nombreux dans ma vie professionnelle précédente. Des gens que j’estime dotés d’un haut degré d’altruisme et de sagesse.

Parmi eux, j’ai eu la chance de rencontrer cette dame, qui vue de loin, pourrait être résumée à « à la tête d’un empire ». Mais ce serait bien mal la décrire et passer à côté d’elle. Lui faire ce qu’on détesterait qu’elle nous fasse. Car elle est respect, humilité, discrétion. Très attachée à l’idée d’habitat, elle nous a immédiatement rejoint pour soutenir notre projet d’économie sociale, en tant que donatrice, investisseuse mais ce qui m’a le plus marquée, en tant que bénévole active.

Elle s’est investie à nos côtés, s’est mis les mains dans le cambouis. Un jour, elle nous annonce vouloir organiser un « lunch – sensibilisation » afin d’inviter certaines de ses connaissances pour les informer de nos projets et élargir le cercle de nos sympathisants pour faire bouger plus de lignes.

Très respectueuse de nos rythmes et agendas, elle nous avait proposé une date relativement éloignée, le 12 septembre.

Je m’en souviens car j’avais alors songé que c’était une belle histoire à écrire pour le lendemain de la veille. Elle avait insisté pour se charger de toute l’intendance et aussi pour partager ce moment avec des familles en difficulté.

A midi la voici, un coffre rempli de bonnes choses, des salades amoureusement choisies, des boissons variées et même des desserts.

A nos côtés, elle s’est démenée pour convaincre certains de ses amis à sortir des sentiers battus, créer ce pont entre riches et pauvres, ce pont qui fait tellement sens pour elle et pour nous.

Je ne sais plus quels résultats concrets, nous avons obtenu ce jour-là. Je me souviens seulement qu’une personne a entamé un « joyeux anniversaire  » au moment du dessert.

C’est alors que j’ai compris qu’elle avait consacré son lunch d’anniversaire, qu’elle aurait pu faire n’importe où, avec n’importe qui et à n’importe quel prix, à ce projet, cette démarche altruiste qui la faisait vibrer. Ce qui faisait sens pour elle, le jour de son anniversaire, c’était se faire passeuse d’espoir pour des familles en difficulté.

J’entendais quelqu’un dire récemment que parmi les gens qui nous entourent, il faut un tiers de personnes qui nous font grandir, un tiers de personnes avec qui on échange d’égal à égal et un tiers de personnes qu’on contribue à élever.

A mes yeux, elle fait partie de ce premier tiers de personnes qui laissent leur empreinte en nous et qui probablement nous inspireront toute notre vie.